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CTA du 21 11 2014
mercredi 25 février 2015, par
Nos conditions de travail se dégradent, notre charge de travail augmente, la précarité n’en finit pas de se développer, les inégalités se creusent.
Dans ce contexte, SUD éducation s’est opposé, depuis le début, à la réforme des rythmes scolaires sans pour autant réclamer un statu-quo. Nous continuons de dénoncer cette réforme mal préparée, qui désorganise le temps scolaire et accroît la fatigue des personnels sans avoir d’effet positif sur les conditions d’apprentissage des élèves, qui renforce les inégalités avec des dispositifs très disparates (Temps d’Activités Périscolaires organisés ou non, payants ou non…). Nous nous élevons aussi contre le fait que cette réforme ne s’impose pas à l’enseignement privé, pourtant financé par l’État.
La réforme de l’éducation prioritaire se fait malheureusement à moyens constants, et, sans surprise, les annonces du 23 septembre concernant la nouvelle carte nationale de l’éducation prioritaire insistent sur le fait que le nombre total de réseaux ne changera pas. Les prétendues concertations (socle commun, évaluation, nouveau collège, programmes…) n’amélioreront rien.
A SUD éducation, nous refusons le terme de refondation de l’École car aucun des projets en cours ne constitue, pour l’École publique, un saut qualitatif propre à lutter vraiment contre les inégalités et contre l’échec scolaire.
Une véritable réforme des programmes et de l’évaluation des élèves nécessite une transformation profonde de l’école qui ne peut se construire dans le cadre de l’austérité budgétaire, car cela suppose de réels moyens pour garantir l’égalité du droit à l’éducation, une réduction du nombre d’élèves par classe, des moyens à la hauteur des besoins pour une école réellement inclusive et pour l’éducation prioritaire, des rythmes scolaires équilibrés sur la journée, la semaine et sur l’année, une vraie éducation à l’égalité fille garçon et à la laïcité, une véritable formation initiale et continue.
Un tel projet d’école égalitaire et émancipatrice s’inscrit dans un projet de société solidaire, démocratique, débarrassée des inégalités. Les orientations des gouvernements qui se succèdent vont- elles dans ce sens ?
A SUD éducation nous pensons que non .
C’est pourquoi nous agissons pour que se construise un rapport de force afin d’imposer une autre école, une autre société.
Ainsi, SUD éducation continuera de combattre tout socle commun qui s’inscrirait dans le cadre de la stratégie néolibérale de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) en matière de développement des compétences pour l’employabilité et dans la perspective du Livret personnel de compétences dont SUD éducation revendique l’abrogation.
SUD éducation s’oppose radicalement au développement des formations par apprentissage des jeunes en formation initiale. L’objectif fixé par le gouvernement d’atteindre les 500.000 apprenti-e-s dans les années à venir, la réforme de la taxe d’apprentissage au profit des CFA, l’alternance, laissent craindre le pire concernant la scolarité des jeunes issus des classes populaires, les conditions de travail et statuts des enseignants et l’avenir des lycées professionnels. SUD éducation condamne la mise en place de la labellisation des « campus des métiers et des qualifications » qui n’est qu’un prolongement de celle du « Lycée des métiers ». Ces labellisations permettent aux Régions de s’immiscer dans la carte des formations et de promouvoir exclusivement l’apprentissage, les parcours mixés et les classes mixtes.
L’enseignement professionnel ne peut se réduire à un formatage au service du patronat local. Il doit, au même titre que les filières générales et technologiques permettre l’acquisition des savoirs généraux et l’apprentissage de la vie démocratique, former des individus libres et critiques, aptes à comprendre le monde qui les entoure et à agir pour le transformer.
SUD éducation souhaite vous alerter, madame le Recteur, sur les difficultés que rencontrent nombre de nos collègues notamment en début carrière. Plusieurs stagiaires nous font part d’une surcharge de travail, de situations difficiles et d’une formation complexifiée par la diversité des parcours antérieurs. La fédération SUD éducation revendique une remise à plat complète du dispositif. Dans l’immédiat, pour faire face aux situations subies, nous invitons les stagiaires à se réunir pour décider collectivement des revendications et des actions à mener.
Pour conclure, dans une semaine auront lieu les élections professionnelles. Comme en 2011, SUD éducation dénonce le vote électronique qui a fait chuter le taux de votants en complexifiant considérablement la procédure de vote. Alors que les scrutins précédents, du temps du vote papier, voyaient près de 80% de votants chez les enseignants, on se dirige vers une catastrophe démocratique.